Yves Debry (administrateur de la société Belcco) et son associé, propriétaires d’un terrain de 4 ares à Auderghem, avaient pour projet d’y construire un immeuble à appartements à côté d’un building de bureaux déjà en place. « Concrètement, le but était de bâtir une rehausse d’un étage sur l’immeuble de bureaux, et un bâtiment résidentiel de trois étages sur la droite, le tout avec un parking souterrain, explique le maître d’ouvrage. Nous nous sommes alors mis en quête de l’entrepreneur qui pourrait réaliser ce projet dans les meilleures conditions possibles. Thomas & Piron a remporté le marché haut la main car il offrait les meilleures garanties et était le moins cher… »
METTRE DE LA COHÉRENCE DANS L’INCOHÉRENCE
« L’essence du projet réside d’abord dans une constatation administrative et pratique, explique l’architecte Sébastien Claus. En effet, nous partions d’un bâtiment de logements, mais il devait administrativement être dévolu à des bureaux. Il nous fallait régulariser cette situation. Sur la droite de l’édifice, nous disposions d’un terrain vide. L’ensemble devait assurer une liaison entre le bâtiment initial et une petite maison d’habitation sur la droite. Nous devions aussi tenir compte, visuellement parlant, d’un ensemble de bureaux important sur la gauche. L’élaboration d’un projet cohérent a été établi sur base de ces contraintes, qu’elles soient techniques ou esthétiques. »
La décision a été prise de construire un bâtiment dévolu exclusivement au logement dans la « dent creuse » et d’installer des bureaux dans les anciens logements, tout en y ajoutant un étage.
Les protagonistes ont profité de l’occasion pour créer un parking souterrain pouvant accueillir une vingtaine de véhicules. « Nous avons creusé dans le sol jusqu’à la nappe phréatique de mitoyen à mitoyen afin d’exploiter un maximum d’espace. Le radier est d’ailleurs posé sur l’eau. Aujourd’hui, ce parking est invisible car recouvert par un jardin. Il s’agissait d’un tour de force car à l’origine, l’administration communale refusait tout parking extérieur ».
JEUX DE HAUTEURS, DE PROFONDEURS, DE MATÉRIAUX…
Pour relever ce défi architectural, Sébastien Claus a joué sur les hauteurs (avec un rez-de-chaussée + 2 à droite et un rez-de-chaussée + 3 à gauche), et différentes profondeurs. « Au 3èmeétage des logements, une partie est en recul de trois mètres afin de conserver l’alignement avec la maison de droite et de créer l’amorce avec le bâtiment de bureaux situé à gauche. Cette configuration a aussi permis de concevoir des terrasses, essentielles dans les logements. Cette disposition crée également des « casquettes d’ombrage » A noter que les pare-soleil en alu et bois de cèdre accentuent l’ombre quand cela s’avère nécessaire. Nous avons aussi conservé ce recul dans la partie des bureaux. »
DES APPARTEMENTS CLAIRS ET FONCTIONNELS
L’immeuble de quatre logements (un studio, 1 appartement une chambre et 2 appartements deux chambres) mise sur la cohérence et la simplicité pour assurer son succès. « Le vrai point fort de ce projet est sa situation. Nous nous trouvons en effet à l’entrée de l’autoroute E411, à proximité des commerces, des écoles, des transports en commun… Le seul désavantage pourrait être le viaduc et le bruit qui s’en dégage, mais nous avons expressément fait placer des triples vitrages à l’avant afin de pouvoir bénéficier d’une tranquillité absolue. »
Côté style, les appartements présentent une cuisine ouverte avec îlot central, du bois au sol et du carrelage dans les pièces plus techniques. Tous bénéficient d’une cuisine en stratifié avec des plans de travail en imitation bois, tandis que les murs présentent un plafonnage peint en « blanc chaud ». Enfin, chaque lot possède sa propre terrasse.
« Nous avons également été attentifs à l’éclairage avec des leds extérieurs qui illuminent les corniches de la façade en soirée », précise le maître d’ouvrage. Ce jeu de lumière est également visible lorsque le soleil luit. « En effet, il s’infiltre dans le bois de cèdre des pare-soleil… », explique l’architecte.
LES LIGNES DE FORCE
- La situation. « Le site est localisé en pleine ville, à proximité immédiate de tous les services, des liaisons autoroutières et des transports en commun. »
- La surhausse du bâtiment. « Je savais que ce serait possible de le faire lorsque j’ai acheté le terrain, explique le propriétaire. Il s’agit d’un plus architectural et immobilier. »
- Les parkings. « Nous avons creusé sous toute la surface du bâtiment pour le relier au hangar situé à l’arrière et y aménager un parking vingt places », explique l’architecte Sébastien Claus.
- « Un architecte créatif et compétent » (selon le maître d’ouvrage), « Un maître d’ouvrage participatif et impliqué » (selon l’architecte).
EN CONCLUSIONS…
Un projet immobilier administrativement compliqué qui a su trouver son chemin grâce à la rigueur et la créativité de son architecte, Sébastien Claus. La façade offre une alternance très tendance de trois matériaux : le crépi, le fibrociment, et le cèdre. A l’intérieur, la clarté et l’épuré prédominent.